En 2017, les élèves de 6ème de l’Alliance Scolaire (ASEE) passaient les tests nationaux que leurs homologues métropolitains avaient passés en 2015.

ASEE et métropole : – 31 % en français et – 45 % en mathématiques

Le vice-rectorat vient de nous communiquer des tableaux globaux. Le pourcentage de maîtrise des compétences du français (C1) et des mathématiques (C3) étaient respectivement de 82,2 % et de 71,8 %. Pour la Nouvelle-Calédonie (territoire classé avant-dernier juste devant la Guyane), les résultats étaient de 69,1 % en français et de 50 % en mathématiques. Pour l’Alliance Scolaire, les pourcentages descendaient à 51,5 % en français et à 27,5 % en mathématiques. En comparaison des résultats de la métropole, la différence dans les résultats s’établissent en C1 à -31 % et à – 45 %. En comparant les chiffres pour la Nouvelle-Calédonie, les différences sont de – 17,5 % et de – 22,5 %.

IdZoneFrançaisEcartMathématiques EcartElèves défavorisés (%)
1Métropole82.2 %071.8 %041 %
2Nouvelle-Calédonie Public72 %-10.254.08 %-17.7252 %
3DDEC63.44 %-18.7641.48 %-30.3256.3 %
4Nouvelle-Calédonie Privé59.67 %-22.5336.46 %-35.3449.8 %
5FELP55.56 %-26.6420.41 %-51.3967 %
6Alliance Scolaire (ASEE)51.49 %-30.7127.44 %-44.3643.9 %

Ses résultats sont très inquiétants. Pour les établissements de la DDEC par exemple, les différences sont bien moindres. Bien sûr il s’agit de résultat par institution et nous n’avons pas la répartition des résultats par établissements. Dans les résultats procurés par le vice-rectorat, le score moyen national est de 250. Pour que la maîtrise de l’élève en français soit validée, le score à obtenir est de 205 et en mathématiques de 220.

Le tableau que l’animation secondaire a réalisé permet de calculer les scores de chaque établissement (leur moyenne). On peut noter que les établissements ne scolarisent pas la même population et que malheureusement, il existe une inadéquation entre les ressources pédagogiques (années d’expérience, professeurs n’exerçant que dans leur valence) et les défis à relever que soulignent les résultats à ces tests de 6ème. La solution d’un travail par bassin avec les autres institutions (Public, DDEC, FELP) représente le meilleur moyen de fournir à nos petits établissements un encadrement stable et formé : on pourrait dès lors imaginer des professeurs travaillant dans plusieurs établissements et sur le long terme. Cela pose bien sûr la question du statut de ces enseignants. Au vu des résultats de ces évaluations, il en va de l’avenir des enfants que nous scolarisons dans nos établissements.

IdZone ou établissementFrançaisEcartMathématiquesEcart
A1Métropole25002500
A2Nouvelle-Calédonie Public235-15231-19
A3DDEC224-26217-33
A4Nouvelle-Calédonie Privé220-30204-46
A5FELP216-34203-47
A6Alliance Scolaire (ASEE)210-40204-46
1Havila249-1234-16
2Hnaizianu241-9227-23
3Dö Mwà224-26215-35
4Baganda220-30227-23
5Taremen215-35175-75
6Boaouva Kaleba191-59181-69
7Do Neva185-65227-23
8Eben Eza154-96146-104

La population scolaire de l’ASEE n’est pas la plus défavorisée du Territoire

L’étude métropolitaine prend également en considération le niveau socio-économique des élèves (revenu disponible en fonction de la profession des parents). Si l’on compare les établissements de la seule Nouvelle-Calédonie, l’Alliance Scolaire ne fait pas mieux que les établissements publics et ceux de la DDEC. Bien au contraire, il y a moins d’enfants défavorisés dans les collèges de l’ASEE que dans les autres institutions du Territoire. Une explication simple : les plus grosses poches de pauvreté se situent en Province Sud (phénomène des squats inconnu dans les Îles et au Nord).

Ainsi sur les 198 élèves de 6ème dont la catégorie socio-professionnelle a été renseignée (voir plus bas les remarques concernant le manque de données sociales), la répartition des élèves de l’ASEE est la suivante :

  • 43,9 % d’élèves dits défavorisés
  • 36,5 % d’élèves ayant le niveau moyen des habitants de Nouvelle-Calédonie
  • 13,6 % d’élèves favorisés
  • 6,1 % d’élèves très favorisés

Le fait d’obtenir des résultats très mauvais dans les deux compétences (C1 et C3) ne peut donc  pas s’expliquer par l’origine sociale des élèves. Le tableau suivant montre la répartition en classe sociale des élèves de Nouvelle-Calédonie et les résultats aux évaluations.

InstitutionDéfavorisésNiveau moyenFavorisésTrès favorisésTotalNon déclarés
DDEC (Nombre)3781609142671
DDEC (%)56.3 %23.8 %13.6 %6.3 %100 %10 %
Nouvelle-Calédonie (Nombre)20918015234114246
Nouvelle-Calédonie (%)49.2 %18.9 %12.3 %9.7 %100 %9 %
Alliance Scolaire (Nombre)87722712198
Alliance Scolaire (%)43.9 %36.4 %13.6 %6.1 %100 %32 %

Première conclusion : l’Alliance Scolaire en accueillant un public dont le niveau social (de revenus) n’est pas différent des élèves de la Nouvelle-Calédonie obtient des résultats inférieurs à ceux des autres institutions éducatives du pays (Public et DDEC). Bien sûr, nos collèges accueillent des élèves des écoles primaires du public et il faudrait également effectuer une analyse fine des résultats par provenance du primaire.

Il faut également noter le pourcentage d’élèves dont les directions administratives des établissements de l’Alliance Scolaire ne mentionnent pas la classe sociale (Professions et catégories socioprofessionnelles | PCS). Sur l’ensemble du Territoire, ce non renseignement (NR) atteint les 9 %, il est de 32 % dans l’ASEE. A noter également de grosses différences entre nos collèges : (Havila : 0 % de PCS non renseignées contre 88 % pour le collège Baganda).

Une donnée est cependant absente de l’étude nationale, la composition ethnique des populations scolaires. Nos établissements scolarisent une population à plus de 90 % kanak. Une hypothèse serait que les élèves kanak a niveau social égal font moins bien que les autres ethnies du Territoire. Mais cette donnée est absente des statistiques nationales qui ne peuvent contenir de manière légale ces données.

Autre hypothèse : nos écoles primaires n’ont pas du tout appréhender l’enseignement par compétences, ce qui en principe permet d’être en cohérence avec les évaluations nationales qui rappellent dans le document du ministère de l’Education nationale sont celles des compétences du socle en début de 6e.

En cliquant sur la vignette ci-dessous, vous pourrez consulter l’analyse des résultats de ces évaluations communes (2015 pour la métropole et 2017 pour la Nouvelle-Calédonie).

 

Vous pouvez également télécharger directement le rapport en cliquant sur le lien suivant :

Rapport du ministère de l’Education nationale | évaluations communes 2015 -2017

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